31 Mar 2015

Hygiène et mesures préventives en élevage bovin et ovin

Hygiène et mesures préventives en élevage bovin et ovin

Aujourd’hui, avec la succession des crises sanitaires (fièvre catarrhale, agalaxie, grippe aviaire, etc.) et un contexte économique difficile, il est important de mettre l’accent sur la prévention.
Même si nous savons que la mise en oeuvre de ces actions – désinfection, désinsectisation, lutte contre les rongeurs, hygiène de l’eau de boisson – ne solutionnera pas totalement les problèmes, elle participera au moins à en atténuer les effets.

La désinfection en élevage bovin

Aujourd’hui, nous rencontrons des élevages bovins lait allaitants avec des tailles de troupeau de plus en plus importantes, avec des bâtiments plus ou moins adaptés. La pression infectieuse est donc croissante. L’intérêt de la désinfection est de la faire baisser. La disparition de la totalité des germes est illusoire, mais il est cependant possible d’en diminuer considérablement le nombre. Plusieurs possibilités s’offrent à l’éleveur.

Pour les vaches adultes

Les vaches laitières

La partie la plus à risque semble être la mamelle.

Sur une aire paillée, suite à un curage et un nettoyage à haute pression (primordial), on peut utiliser un désinfectant traditionnel qui sera virucide, bactéricide et fongicide. Ce genre de produit est préférable à la chaux vive ou à la javel qui détruisent tout et laissent la place à des germes indésirables et opportunistes. Le matériel de pulvérisation pourra être une pompe à dos ou un pulvérisateur attelé au tracteur. Le sol (aire paillée, aire d’attente, aire de raclage), les murs et barrières sont à prioriser.
Une à deux fois par an serait l’idéal. Si après le curage et le nettoyage à haute pression il reste une pellicule de matière organique, on peut utiliser un désinfectant capable de traverser ce biofilm.

Le biofilm : c’est une fine couche de matières organiques dans laquelle sont présentes des bactéries, des virus et des champignons. Elle est située sur le sol, sur les murs sur les barrières.

Avec des logettes, la désinfection est moins aisée.

  • Logettes sur béton paillées : il faudra retirer la paille et la matière organique, nettoyer à haute pression et utiliser un désinfectant approprié et agréé.
  • Logettes sur béton avec tapis : après nettoyage à haute pression, utiliser un désinfectant approprié et agréé.
  • Logettes bateau (fumier composté, terre battue) : Il faut sortir le paillage le plus récent, désinfecter les bordures. Il est inutile de pulvériser sur le compost.

Dans le cas des logettes, ne pas oublier de pulvériser sur la logette, les barres de seuil, la barre au garrot et les bordures.

Dans tous les cas, et si l’éleveur ne rencontre pas de problème particulier, 1 fois par an suffira.

Les vaches allaitantes

Les techniques pourront être les mêmes sauf que l’objectif visé sera plus la prévention des maladies respiratoires et les diarrhées des veaux que la mamelle.

Pour les veaux (Nurseries, Box à veau, Box à vêlage)

veau-vacheLes jeunes sont plus fragiles que les adultes. Il est primordial de les protéger contre les maladies infectieuses. La désinfection est un moyen complémentaire intéressant de protection et de prévention.
Il est fondamental de bien choisir la méthode ou la matière active appropriée en fonction des germes rencontrés.
Plusieurs procédés sont à notre disposition :

  • La désinfection à chaud : pour lutter contre certains germes comme les cryptosporidioses ou les coccidioses, c’est une technique efficace et naturelle. La mise en œuvre n’est pas aisée car il faut que l’eau chaude pulvérisée soit à 80°C minimum au contact du sol pour être efficace. Cette technique n’est utilisable que sur sol bétonné.
  • La désinfection avec une matière active spécifique peut être utilisée sur terre battue.
  • La désinfection par nébulisation. Lorsque les veaux sont nombreux dans les box on peut utiliser en prévention un désinfectant spécifique. Il peut être utilisable en présence des animaux, seulement et strictement en nébulisation (efficace contre les rotas et coronas virus, pasteurellose, colibacillose, salmonellose).

La désinfection chez les petits ruminants

brebisLa problématique est à peu près similaire à celle des bovins. L’important est de bien choisir le type de désinfectant. Dans les élevages sans problème particulier, l’utilisation de désinfectant commun suffira à faire une bonne désinfection, après le curage et décapage.
Pour les élevages connaissant des mortalités d’agneaux (cryptosporidioses, coccidioses), la désinfection spécifique déjà citée ou la désinfection à chaud pour les veaux sera nécessaire.
De même, pour les problèmes respiratoires (visna maedi, pasteurellose, border desease), une nébulisation à la rentrée en bergerie pourra être réalisée.
Dans tous les cas, il est important d’assurer un minimum de vide sanitaire (7 jours) et surtout de rentrer les animaux dans un bâtiment sec.

La non recontamination et la prévention (installation de barrières sanitaires)

Le but est d’éviter la recontamination suite à la désinfection :

  • Prévoir la mise en place de pédiluves sur tous les lieux de passage et aux entrées (animaux et hommes). Les pédiluves doivent être propres, nettoyés régulièrement et le produit de désinfection (idem au désinfectant déjà utilisé) changé aussi souvent que nécessaire.
  • Mettre à disposition des personnes circulant dans l’élevage (vétérinaires, techniciens, commerciaux, visiteurs) des combinaisons jetables, des surbottes et obliger le passage dans les pédiluves.
  • Nettoyer et désinfecter le matériel de prêt (épandeur à fumier), les roues de tracteurs et remorques, etc.

La désinfection est un des moyens de prévention contre les maladies infectieuses, d’autres moyens sont nécessaires et complémentaires pour la maîtrise d’un bon niveau sanitaire :

  • La lutte contre les rongeurs, porteurs de nombreuses maladies. Il est indispensable de maîtriser les populations de rats et de souris. L’éleveur peut réaliser lui-même la lutte ou faire appel à un prestataire spécialiste.
  • La lutte contre les mouches est tout aussi importante que les deux précédentes. Les mouches sont porteuses de nombreux germes, il est indispensable de réduire les populations. La lutte se fait par la mise en place dès le printemps d’un larvicide et ensuite par la pulvérisation d’un adulticide tous les mois.Hygiène de l’eau, quand les animaux sont abreuvés par un point d’eau privé, il est conseillé de surveiller régulièrement la qualité par des analyses et éventuellement de la désinfecter.
  • La propreté générale de l’élevage (abords propres, stockage des déchets de soins vétérinaires, stockage des déchets phytosanitaires, chemins d’accès empierrés, stockage des fumiers, lisiers, eaux blanches, eaux vertes, etc.) constitue le complément indispensable aux mesures déjà citées.

Au-delà de l’aspect prévention, il est important comme l’ont fait d’autres filières (avicole et porcine) d’organiser et de pérenniser les moyens de prévention en élevage bovin et ovin. C’est pour cela, que dans le cadre de la charte des bonnes pratiques, dans les qualifications d’élevage et les visites de bilan sanitaire, ces actions sont fortement conseillées.

La volonté de Farago Sud-Ouest est d’accompagner techniquement les éleveurs bovins et ovins par la mise en place de ces plans de prévention.

Pour plus de renseignements n’hésitez pas à nous contacter.